L’ancien ministre Frédéric Lefebvre a lancé, début juin, une pétition appelant à une mobilisation européenne contre l’État islamique. Les dramatiques attentats qui ont frappé la France, la Tunisie et le Koweït le 26 juin 2015 résonnent comme un sinistre écho à cet appel demeuré sans suite (à peine 1219 personnes ont signé cette pétition).
Il faut être lucide, la défense européenne est une véritable Arlésienne. La France est la seule nation européenne qui assume pleinement son rôle international sur le plan militaire. Présente au Mali, en Centrafrique et dans l’océan indien, l’armée française participe également en Irak aux frappes aériennes de la coalition internationale contre l’État islamique. Malheureusement, nos forces ne disposent pas d’une capacité opérationnelle permettant de multiplier à l’infini les opérations sur les théâtres extérieurs.
L’Union européenne doit donc absolument se réveiller avant que la situation ne soit totalement hors de contrôle. Elle doit en premier lieu soutenir l’effort de guerre de la France en finançant les opérations en cours. Ce qui se passe au Mali est en lien direct avec la situation en Irak : dans les deux cas, nous combattons un islamisme radical mortifère qui nie les valeurs que nous prônons.
L’Europe doit aussi se préparer à l’arrivée sur le continent de cellules dormantes de Daesh. Dissimulés parmi les migrants qui traversent la Méditerranée sur des bateaux pourris, les terroristes de l’État islamique doivent être traqués sans relâche par les services de renseignement et les forces de police. Cette traque nécessitera d’importants moyens humains et le recours aux réservistes de l’armée française apparaît donc comme incontournable. Or, depuis plusieurs années, le nombre de réservistes opérationnels diminue régulièrement : les effectifs sont ainsi passés de 60 125 personnels en 2008 à 54 760 en 2014. L’objectif de 80 000 réservistes à l’horizon 2015, fixé par la loi de programmation militaire de 2009, ne sera pas atteint.
C’est inquiétant à deux titres. Primo, les attentats de vendredi nous rappellent cruellement que la menace islamiste est permanente et qu’elle peut frapper n’importe qui sur le territoire national. Secundo, le passage à une armée professionnelle a éloigné les Français de leur défense. La professionnalisation du métier des armes nous a enfermé dans un faux sentiment de sécurité. Or, la défense est l’affaire de tous et la réserve militaire doit permettre aux Français de se réapproprier leur destin. Malheureusement, force est de constater que la réserve n’est absolument pas une priorité pour les politiques. C’est une erreur car elle est un formidable vivier de spécialistes motivés par la seule envie de servir.
Jean-Philippe Élie
Secrétaire national Front Démocrate à la défense et à la sécurité
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