Les ténors UMP, qui se font désormais appeler « Les Républicains » (cela fait plus chic et permet de faire oublier les casseroles de l’ère Sarkozy), n’ont de cesse – depuis des mois – de fustiger le gouvernement socialiste au sujet de la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales. Ces réductions de l’aide étatique sont certes réelles, mais elles n’ont rien de scandaleux au vu de la nécessité pour la France de diminuer ses déficits budgétaires. Il faut d’ailleurs se souvenir qu’au moment de la campagne présidentielle de 2012, de telles baisses avaient été annoncées par l’UMP.
La droite locale n’a donc pas manqué de faire entendre sa voix sur le sujet. Comme vous l’avez sans doute constaté, un dossier spécial de 12 pages, imprimé en quadrichromie sur papier glacé, a été distribué aux Courbevoisiens à 50 000 exemplaires par un prestataire privé. Se plaindre d’une perte de revenus pour la ville en dépensant des milliers d’euros en communication ne semble pas très logique, notamment à l’heure d’Internet…
Cette dépense se justifie d’autant moins que la situation actuelle dans laquelle se trouve le pays est due à l’emballement de la dette publique à partir de 2002, c’est-à-dire pendant une décennie de pouvoir UMP. Ce fait irréfutable est d’ailleurs signalé en page 6 de la plaquette distribuée par la mairie !
En raison de la baisse des dotations de l’État, les recettes de Courbevoie vont effectivement diminuer de 9 millions d’euros sur trois ans. Mais… dans le même temps, l’augmentation du produit de la Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), la réduction des cotisations au fonds de solidarité de la Région Île-de-France et le transfert de charges à la communauté d’agglomération vont rapporter (ou faire économiser) 8 millions d’euros. Au final, le budget communal sera très faiblement impacté par les décisions gouvernementales.
Dispendieux conseils et études…
En revanche, ce même budget souffre depuis vingt ans d’une gestion hasardeuse des deniers publics. Grâce à la manne financière du quartier de La Défense, la droite courbevoisienne a dépensé sans compter pendant des années : frais d’études en tous genres, frais de « réflexion », conseil et assistance, dépenses de communication… Les exemples ne manquent pas :
– 400 000 € partis en fumée en 2014 dans le projet de construction du gymnase du Pont de Courbevoie et de 300 places de parkings.
– Réaménagement et requalification du Parc de Bécon. Véritable arlésienne, ce projet, inscrit au budget depuis 2004, est reporté chaque année depuis 11 ans ! 80 000 € de frais d’études sont inscrits en 2015. Les premières études datent de 2009 pour un montant de 40 664 € ;
– Requalification du centre commercial Charras, de la piscine et de la patinoire. Ce projet phare de la majorité – depuis trois mandats ! – est au point mort malgré une « étude de faisabilité pour la mise en place d’un équipement ludique à la piscine de Courbevoie » commandée en 2010 pour 39 228 €, suivie en 2013 d’une… « étude de faisabilité et de programmation pour la réhabilitation de la piscine et l’installation d’un équipement ludique » pour 31 315 € !
– Étude en 2009 sur la rénovation du Gymnase Dallier pour 49 036 €. Ce dernier est, à ce jour, toujours dans le même état et aucuns travaux programmés ;
– Deux contrats de « conseil en communication urbaine » confiés en septembre et octobre 2008 à Bernard Lamy pour 242 224 € ;
– Quatre contrats de « conseil en communication publique » confiés en 2008, 2010, 2012 et 2014 à Global Conseil pour 664 415 € ;
– Trois contrats en 2008, 2009 et 2013 pour rédiger et réécrire les supports de communication municipaux pour 592 020 € ;
– En 2013, mission pour la refonte du site Internet de la Ville pour… 215 280 € !
– En décembre 2010, assistance à maîtrise d’ouvrage dans le cadre de « lancement d’études prospectives » pour un montant de 143 161 € ;
– En juillet 2011, assistance à maîtrise d’ouvrage en vue d’une « réflexion urbaine sur le centre-ville » pour un montant de 167 230 € ;
– En octobre 2012, accompagnement de la ville de Courbevoie dans l’élaboration d’un projet urbain et architectural s’inscrivant dans l’opération « Cœur de Ville » pour un montant de 65 839,80 € (contrat avec Michel Cantal-Dupart) ;
– En novembre 2013, mission d’Architecte-Urbaniste conseil de la Ville. Contrat avec Michel Cantal-Dupart pour un montant de 229 632 €.
L’État n’est pas responsable de ce gaspillage financier ! Si la droite locale veut absolument blâmer quelqu’un, elle ne doit s’en prendre qu’à elle-même. Enfin, le silence des groupes Front national et divers-droite lors du vote du budget primitif 2015 de la commune en avril dernier montre tout l’intérêt que ceux-ci portent à la gestion de notre ville…
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