Dès qu’il en a l’occasion, le maire de Courbevoie clame haut et fort que la baisse des dotations de l’État met en péril les finances de la ville. Et que cela ne manquera pas d’entraîner une dégradation de la qualité du service public offert aux Courbevoisiens.
Rappelons tout d’abord à Jacques Kossowski que, lors de la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy avait annoncé une réduction des dotations aux collectivités territoriales de 10 milliards d’euros sur cinq ans. Notre premier édile serait-il actuellement aussi véhément si l’ancien chef de l’État avait été réélu ? Permettez-nous d’en douter…
Deuxièmement, Courbevoie est certes une commune favorisée (en raison essentiellement de la manne financière de La Défense), mais ce n’est pas une raison pour gaspiller l’argent public. Or, nous sommes au regret de constater que l’UMP locale fait preuve de légèreté dans la gestion des deniers publics !
En 2008, peu après sa réélection, Jacques Kossowski fait inscrire 7,3 millions d’euros au budget communal en vue de l’acquisition de terrains situés à l’entrée du Pont de Courbevoie, et ce afin d’y construire un gymnase et un parking. Sont alors commandées une mission de programmation puis une étude de sol pour respectivement 44 800 € et 20 408 €. En décembre 2008, le maire se rend compte que l’opération est trop ambitieuse. Il ne se passe alors plus rien pendant six ans…
Après les élections municipales de 2014, le projet est ressorti des cartons. Un jury de concours est lancé en avril afin de choisir l’architecte qui, parmi cinq candidats, concevra le gymnase et un parking de 300 places pour un montant de 15 millions d’euros (6 millions pour le gymnase et 9 millions pour le parking). Les quatre architectes non retenus perçoivent chacun une indemnité de 65 000 €.
Un projet pharaonique hors de prix
En juillet dernier, à la surprise générale, Jacques Kossowski feint de découvrir au jury de concours que le projet est pharaonique et coûte trop cher. Il ne se fera donc pas ! 325 000 € d’indemnités pour les cinq architectes + 44 800 € de programmation + 20 408 € d’étude de sol = 390 208 € partis en fumée ! La décision du maire n’est pourtant pas surprenante : en avril 2014, lors du vote du budget, aucun crédit n’avait été attribué à cette opération pour 2014 et 2015…
En septembre dernier, les élus PS-EELV-MoDem demandent des explications lors du conseil municipal. Jacques Kossowski annonce alors qu’il fera voter en décembre une délibération concernant l’indemnisation des candidats et qu’un débat sera organisé sur le sujet. Bien évidemment, ce dernier n’aura pas lieu et le conseil municipal – à l’exception des sept élus du groupe Tous pour Courbevoie – votera le 15 décembre une délibération modifiant le budget de la ville (302 953 € seront notamment inscrits en dépenses pour indemniser les architectes).
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