De nombreux habitants des HLM Normandie sont présents devant le 1 rue Massenet en cette fin d’après-midi du 11 septembre 2013. Une réunion avec Yolande Deshayes, première adjointe de Jacques Kossowski et présidente de l’OPH Courbevoie Habitat, et le directeur général Frédéric Glais doit en effet se tenir dans les locaux de l’office HLM. Les résidents ne sont pas seuls sur la petite place, quelques personnes escroquées par Moussa, ce gardien de la résidence Normandie soupçonné d’être l’instigateur d’un vaste trafic de logements HLM, en profitent pour raconter leurs histoires à plusieurs journalistes ayant également fait le déplacement afin d’entendre les explications de la direction de l’OPH sur cette affaire.
À l’origine, la réunion devait avoir lieu rue de Normandie. Mais la direction de l’OPH craignant la présence de la presse a décidé à la dernière minute de réunir tout le monde à l’office afin de pouvoir contrôler les entrées. Peine perdue, malgré le filtrage mis en place, un journaliste est parvenu à passer le barrage et à se mêler aux locataires. Ces derniers sont conduits dans une salle de réunion qui se révèle bientôt trop petite, de nombreuses personnes étant contraintes de rester debout faute de chaises disponibles.
Au bout d’une quinzaine de minutes, Yolandes Deshayes et Frédéric Glais entrent dans la pièce. La présidente de l’OPH souhaite que la réunion se déroule dans le calme et annonce d’emblée qu’elle connaissait le gardien depuis des années et qu’elle n’aurait pu imaginer une telle situation. En raison de la procédure judiciaire en cours, la direction ne peut pas tout dire aux locataires. Le directeur général prend ensuite la parole ; il affirme que le gardien incriminé n’est plus membre du personnel de l’OPH et que les pratiques dénoncées sont récentes : « On a entendu des choses, on a fait de nombreux contrôles sur place des logements vacants. Il n’y a jamais eu quoi que ce soit de constaté. À partir du moment où on a eu des écrits qui émanaient de locataires en place, on a pu déposer une plainte. »
« Je n’ai jamais vu personne dans les caves »
Un habitant indique avoir signalé à l’OPH que des gens dormaient dans les caves. Frédéric Glais répond avoir lui-même visité ces dernières à plusieurs reprises et n’avoir jamais trouvé personne. Une résidente lui demande alors d’expliquer pour quelles raisons à la veille de chaque contrôle tout disparaissait, tout le monde partait. Pas de réponse…
Une autre femme rappelle à Yolande Deshayes son rendez-vous en 2012 avec des locataires qui ne voulaient plus du gardien. La présidente de l’OPH avait affirmé à l’époque que ce n’était pas à eux de décider. La discussion commence à tourner au dialogue de sourds : des locataires affirment avoir signalé des faits à l’OPH, la direction répondant n’avoir jamais trouvé aucune preuve.
Des caves payées par les habitants mais non accessibles
Autre problème soulevé, les locataires affirment payer des charges pour des caves auxquelles ils n’ont plus accès depuis des années. Ce que reconnaît le directeur général en annonçant que les caves ne sont plus accessible depuis 2002 (les habitants donnant quant à eux la date de 1982). À l’époque, celles-ci avaient été fermées pour des raisons de sécurité mais demeuraient comptabilisées dans les loyers. Selon Yolande Deshayes, les caves ne seront pas réouvertes car la police l’aurait interdit (problèmes de fréquentation et de délinquance) ! Ce qui ne manque pas de faire réagir une habitante qui a vécu deux départs de feu dans les caves des HLM à Marceau, sans que celles-ci n’aient été fermées par la suite…
La condamnation des caves – pourtant réhabilitées – pose par ailleurs des problèmes de sécurité. En effet, de nombreux locataires sont contraints de stocker des affaires dans les colonnes sèches faute de pouvoir accéder aux caves et faute d’avoir un logement suffisamment grand.
Des F5 divisés en appartements plus petits
L’affaire Moussa (nous y reviendrons plus loin) n’est pas le seul souci des habitants de la rue de Normandie. Une locataire rappelle que des cinq pièces destinés à des familles ont été transformés en deux pièces par l’OPH et que la moitié de ces derniers sont vides. Yolande Deshayes répond qu’elle n’a pas géré cette réhabilitation qui avait été lancée avant qu’elle ne devienne présidente de l’OPH. En revanche, elle reconnaît n’avoir pas souhaité défaire ce qu’avaient entrepris ses prédécesseurs. Même si cela allait à l’encontre de l’intérêt des familles ?
Concernant les logements vides, Frédéric Glais dit ne pas pouvoir entrer dans les détails en raison de la procédure judiciaire. Ce qui finalement arrange bien la direction. Car cette réhabilitation a connu, de l’aveu même du directeur général, des complications techniques et administratives ! Monsieur Glais affirme ensuite que les familles qui squattent sont un problème qui ne regarde que l’office : « Si un appartement est occupé d’une manière illégale, il doit être libéré. »
Les propos à venir de Yolande Deshayes sont bien plus consternants : « Les personnes qui ont accepté d’être logées par le gardien vont avoir de gros soucis, car tout le monde sait qu’on ne paie pas un appartement avec des enveloppes. Elles vont avoir de gros soucis. » La présidente de l’OPH oublie que les habitants ont à maintes reprises alerter en vain ses services au sujet de Moussa. Elle oublie également que 700 logements sont vacants dans le parc HLM de la ville de Courbevoie et que cette mauvaise gestion conduit malheureusement certaines familles dans le besoin à faire appel à des individus comme Moussa.
Des charges locatives en hausse exponentielle
Plus étonnant, au vu de l’augmentation des charges en eau et en électricité, l’OPH aurait dû se rendre compte qu’il se passait quelque chose d’anormal à la résidence Normandie. Selon un habitant, Moussa avait fait venir un électricien pour brancher un appartement vide, sans compteur électrique, sur les parties communes. Le gardien lui aurait même proposé de raccorder le logement inoccupé sur son propre compteur moyennant un dédommagement financier.
D’après un autre résident, les charges ont doublé en deux ans en raison du détournement de l’électricité des parties communes par Moussa afin d’alimenter les appartements squattés. Une locataire a également dénoncé des factures d’eau faramineuses… Pour Frédéric Glais, « les logements qui sont occupés et qui ne devraient pas l’être consomment de l’eau, de l’électricité. Ces logements sont considérés administrativement comme vacants. Dans les bases de l’OPH, tout logement vide n’entre pas dans les charges des locataires mais dans celles de l’OPH. » De belles paroles qui ne collent pas avec les faits dénoncés par les habitants : comment l’OPH peut-il prendre à sa charge la consommation électrique d’appartements sans compteur ? Comment comptabiliser l’électricité des parties communes détournée par le gardien ?
Une habitante va plus loin en pensant que Moussa a été protégé : « Cela fait des années que l’on prévient l’OPH par rapport à l’occupation des caves par Moussa. Quand le bailleur ne veut pas intervenir, c’est qu’il cautionne. » Frédéric Glais répond inlassablement : « Des personnes sont venues nous dire des choses, on a fait des contrôles. » Ce que conteste une locataire : « Quand on vous prévenait, vous ne veniez pas immédiatement parce que vous ne vouliez pas avoir de preuves. »
Je fait suit à injustice qui géré par ophlm de courbevoie . Car que cet pratiques elles existe depuis longtemps par le service de gestion . Mauvaise gestion . Je parle de mon cas actuellement je suis dans t2 de 40 m² avec 3 enfants cet appartement destiné pour des célibataires ou couple sans enfants
consternant ! J’ai côtoyé Mme Deshayes au cours d’une réunion qu’elle présidait et sa seule intervention a soulevé l’incompréhension de tous les participants, y compris de son camp politique… Voilà quelqu’un de totalement incompétent qui ne mérite pas d’être élue, tout simplement, et encore moins de présider quoi que ce soit ! c’est une évidence.